VOLTAIRE


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 Un autre cas typique de manipulation historique est incarné de façon peu reluisante par l'écrivain français, Voltaire (1694-1778). Considéré en Europe comme le prince de l'esprit et des idées philosophiques, ou encore l'homme universel et le champion de la tolérance, il fut loin de porter ses titres avec une égale constance. Il est vrai que de l'un ou de l'autre côté de la barrière, les sentiments à son égard peuvent différer du tout au tout Ils n'expliquent pas, en tout état de cause, la hargne et la mauvaise foi qui ont présidé à la rédaction de sa tragédie intitulée : « Mahomet ou le fanatisme. » (1741).

Le titre en dit long sur l'orientation du sujet. Usant de provocations répétées, l'auteur tenta de miner les fondements de la religion musulmane. Il s'ingénia à déformer le portrait du Prophète en le présentant sous les traits d'un homme sanguinaire, perfide, fanatique, ne reculant devant aucune intrigue pour réaliser ses desseins. Conscient que le Prophète de l’Islam émergeait par ses qualités sur le reste de l’humanité et qu’il avait révélé le Coran Sacré,  qui  allait rendre caduques toutes les religions et les croyances du monde,  Voltaire essaya de réduire la portée de ce Message extraordinaire,  en dénigrant celui qui en a été l’éminent propagateur. Il s'y employa d'une manière indigne, comme bien d’autres l’avaient fait avant et après lui. Dans sa reconstitution historique, il déforma les faits évidents afin de consolider la trame de son récit qui virait à l’outrage et à la calomnie.

A sa méconnaissance, supposée ou réelle, de la vie du Prophète, il ajouta une volonté délibérée de dénaturer les traits d'un homme dont le prestige et la renommée devaient le complexer profondément, lui qui se prenait pour le nombril du monde. Voilà un homme qui a su réunir autour de sa personne et de son Message, des milliards d’êtres humains, alors que le parti voltairien, comprenait  des membres qui se comptaient sur les doigts de quelques mains ! Une injure pour des aspirations déçues. Il est ainsi apparu, que celui qui était considéré dans son pays, comme le champion de la tolérance (et de l'opportunisme), maniait mieux que quiconque le fanatisme qu'il reprochait au Prophète. Pour être, une des rares fois de sa vie, dans les bonnes grâces de l'Eglise, il dédia son ouvrage au pape Benoit XIV, lequel lui envoya derechef, une double bénédiction en retour. Le public toujours prêt à s'enflammer pour une nouvelle croisade, même théâtrale, applaudit des deux mains la pièce qui fut jouée dans de nombreuses salles européennes.

Mais, Voltaire mit tant de hargne dans ses attaques, qu'il s'attira en réaction, les critiques d'autres personnalités qui ne partageaient pas son extrémisme, comme Napoléon Bonaparte. L'empereur, loin d'être un défenseur de l'Islam, et qui a couvert les massacres de grande ampleur et les pires excès lors de la « campagne d'Egypte », a réagi violemment contre ces écrits : « Mahomet a été l'objet de sa plus vive critique dans le caractère et dans les moyens. Voltaire avait ici manqué à l'histoire et au coeur humain, constatait l'Empereur. Il prostituait le grand caractère de Mahomet par les intrigues les plus basses. Il faisait agir un homme qui avait changé la face du monde, comme le plus vil scélérat, digne au plus du gibet. Les hommes qui ont changé l'univers, poursuivait l'Empereur, n'y sont jamais parvenus en gagnant les chefs mais toujours en remuant les masses. Le premier moyen est du ressort de l'intrigue et n'amène que des résultats secondaires, le second est la marque du génie et change la face du monde. »

La reconnaissance par Napoléon Bonaparte, du grand caractère de Mohammed et de son génie universel « qui ont changé la face du monde », est un hommage volontaire et appuyé,  rendu au Prophète  de l’Islam, que le Salut et la Bénédiction d’Allah, soient sur lui. Ce point de vue est celui d'un homme qui avait une vision autrement plus appropriée des réalités historiques que celle de Voltaire qui s’ingéniait dans des manœuvres de bas étage. Il suffit à déconsidérer complètement les accusations insensées et injustifiées, du « Prince de l'esprit. » que quatre siècles séparent Dante de Voltaire, il est intéressant de noter la similitude de leurs destins. Plus que Dante, Voltaire reçut les honneurs de l'Eglise avant de voir ses œuvres les plus contestées, mises à l'index par ses propres protecteurs !

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