Omar, Al-Farooq (partie 2 de 3) : Un homme, une nation


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Omar ibn Al-Khattab était un homme fort et sûr de lui, dont le cœur était rempli de haine envers l’islam.  Les invocations du prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) et la beauté du texte coranique le firent changer d’avis; son cœur et sa vie en furent à jamais métamorphosés.  Quand Omar embrassa l’islam, il devint un homme dévoué envers la oummah (communauté musulmane); il était heureux lorsqu’elle était heureuse et malheureux lorsqu’elle était malheureuse.

Le terme arabe oummah est généralement traduit par nation ou communauté, mais c’est un terme difficile à traduire, car son sens est plus large que cela.  Sa racine est amma, qui signifie aller ou aller voir.  Le terme imama, lui aussi relié, signifie ouvrir la marche (dans le sens de servir de guide).  Par exemple, celui qui mène la prière est appelé imam.  Aussi dérivé de ce terme, le mot oumm, qui signifie mère, source ou origine.

En français, le mot nation définit habituellement le peuple d’un pays donné, dont les membres vivent sur un territoire compris entre des frontières établies.  Ce n’est pas ainsi qu’il faut comprendre le terme oummah.  La oummah est la communauté de croyants, de partout à travers le monde, qui sont unis par une même croyance et un même objectif : adorer Dieu.  Lorsqu’ils se tiennent ensemble, ils sont forts et lorsqu’ils sont divisés, ils sont faibles.  Chaque membre est uni aux autres de manière spirituelle, ce qui n’empêche pas cette communauté de ressembler à un corps humain : quand une partie de la oummah souffre, c’est toute la oummah qui souffre avec elle.[1]

C’est pourquoi, lorsque des musulmans sont victimes d’injustice n’importe où dans le monde, il n’est pas rare que des groupes de musulmans dans d’autres pays manifestent leur désapprobation.  Dans la oummah de Mohammed, lorsqu’un membre souffre, la douleur ressentie par les autres membres de la communauté est bien réelle.  Les musulmans défendent ce qui est moralement correct et l’inhumanité n’a pas sa place en islam.  Omar ibn Al-Khattab reconnaissait cette réalité et s’identifiait comme un homme de la oummah.

En embrassant l’islam, il voulait faire partie de cette communauté et proclamer son appartenance.  Il voulait faire partie d’elle dans ses jours heureux comme dans ses jours plus sombres.  Au moment de sa conversion, les membres les plus faibles de la oummah souffraient d’abus systématiques de la part des opposants à l’islam.  Et, bien qu’Omar avait fait partie de ces opposants jusqu’à sa conversion, il ressentait, maintenant, la douleur de ses frères et sœurs en islam et voulut la partager avec eux.  Il refusa de se cacher et s’empressa d’informer les ennemis de l’islam qu’il était maintenant musulman.

Sur le coup, ceux-ci furent sous le choc et ne manifestèrent presque aucune réaction.  Mais, lorsque la nouvelle se propagea, leur colère grandit au fur et à mesure et ils se rendirent à la Maison de Dieu (Ka’bah) et attaquèrent Omar.  Omar, cet homme fort et musclé, ce lutteur accompli, ne fut pas de taille à se battre contre autant d’hommes à la fois.  Il se retrouva au sol et ses attaquants se ruèrent sur lui.  Mais il s’en remit et, grâce à lui, l’islam devint de plus en plus fort.  Son cœur était rempli d’amour pour ses frères et sœurs en islam.  Le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) dit même de lui : « Si un autre prophète avait été destiné après moi, ç’aurait été Omar ibn Al-Khattab. »

Plus que de la force

Abou Bakr As-Siddiq et Omar ibn Al-Khattab étaient les deux compagnons les plus proches du prophète Mohammed.  On rapporte qu’Ali ibn Abou Talib a dit, une fois, que Mohammed sortait régulièrement, le matin, avec Abou Bakr et Omar et revenait, le soir, avec Abou Bakr et Omar.  Le Prophète lui-même appelait Abou Bakr et Omar ses yeux et ses oreilles et disait d’eux qu’ils étaient ses conseillers parmi les habitants de la terre.[2]   Omar soutint le Prophète dans toutes les épreuves et les tribulations qui affectèrent la nation musulmane.

Quand les musulmans de la Mecque émigrèrent à Médine, ils quittèrent tous en secret, selon un plan parfaitement établi.  Tous, sauf Omar.  Il fut le seul à partir ouvertement.  En fait, il en fit même l’annonce et invita quiconque se croyait suffisamment fort à l’en empêcher.  Il quitta la tête haute, son épée à son côté, le cœur rempli non plus de haine, mais d’amour et de dévouement pour Dieu, Son prophète et la nation musulmane.  Et, alors que le Prophète Mohammed établissait sa oummah, Omar se tint à ses côtés, toujours prêt à l’appuyer.

Bien qu’on se souvienne de lui surtout pour sa force physique, Omar était aussi un homme pieux et généreux.  Il passait ses nuits à prier, réveillant souvent sa famille lors du dernier tiers de la nuit pour qu’elle se joigne à lui dans son adoration.  Il croyait en Dieu et ne nourrissait aucun doute sur Sa promesse d’un Paradis éternel; c’est pourquoi il dépensait généreusement de sa fortune par amour pour Dieu et pour en faire profiter les croyants.  Un des compagnons du Prophète rapporte qu’une fois, Omar distribua plus de 22 000 dirhams aux pauvres et qu’il donnait souvent des sacs de sucre aux démunis.  Lorsqu’on lui demanda pourquoi il distribuait du sucre, il répondit : « Parce que c’est un aliment que j’aime et Dieu dit, dans le Coran :

 « Vous n’atteindrez la (vraie) piété que si vous dépensez [en charité] une part de vos biens que vous aimez tant.  Et quoi que vous dépensiez, Dieu le sait parfaitement. » (Coran 3:92)

Omar faisait partie des dix hommes à qui le prophète Mohammed avait donné la bonne nouvelle de leur admission au Paradis.[3]  Mais cela ne l’empêcha pas de travailler d’arrache-pied et d’aider les autres tant qu’il le pouvait.  Il ne le faisait que par amour pour Dieu.  Il possédait un certain savoir, était connu pour sa générosité et pour son dévouement sans bornes envers Dieu et, surtout, envers la communauté musulmane.  Le Prophète a dit : « Nul n’est véritablement croyant tant qu’il ne souhaite pas pour ses frères et sœurs en islam ce qu’il souhaite pour lui-même. »[4] Omar souhaitait entrer au Paradis, mais il le souhaitait également pour tous les hommes, toutes les femmes et tous les enfants qui croyaient en Dieu et en Son messager.  Tel était Omar, celui qui savait bien distinguer le vrai du faux, un homme de la oummah.

 


Footnotes:

[1] Sahih Al-Boukhari, Sahih Mouslim.

[2] At Tirmidhi.

[3] At Tirmidhi

[4] Sahih Al-Boukhari, Sahih Mouslim, & autres.

 

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